Danse de la vie brève est le journal d’une cavale, celle de Melitza, une jeune Mexicaine de 23 ans, de son père et d’Evo, un jeune homme silencieux. La violence policière, l’amour, l’insurrection et le dévouement d’un père rythment leur fuite dans le Sud du Mexique en proie à la révolte au Chiapas.
Lorsque Melitza rentre chez elle un soir, elle tombe sur un inconnu plongé dans le mutisme. Plus intriguée que apeurée, elle décide de le laisser dormir chez elle. Le lendemain, elle se retrouve arrêtée sous un prétexte injuste avant d’être abusée par des policiers corrompus sous les yeux de son père. Sauvée par ce mystérieux jeune homme - Edo -, ils décident de fuir tous les trois vers le Sud du Mexique. Peu à peu, Melitza se reconstruit et réapprend à vivre au quotidien grâce aux deux hommes qui l’accompagnent dans sa cavale. Malheureusement, ils se retrouvent au coeur de la révolte au Chiapas et la jeune femme est contrainte de se battre dans un monde où la voix des femmes est étouffée par le bruit des balles.
Hubert Antoine est un écrivain belge, né à Namur en 1971. Après une formation en facultés de Droit et de Philosophie et lettres comme auditeur libre, il est parti en 1996 à Guadalajara, au Mexique, où il a fondé un petit restaurant de crêpes et de gaufres, le Coq à poil, et où il vit toujours. En parallèle, il a publié plusieurs livres de poésie et Danse de la vie brève en 2016 qui est son premier roman.
Ce roman se présente sous la forme d’une retranscription de trois journaux intimes posthumes de Melitza datant de 2006. Ces derniers ont été retrouvés par son père qui les commente, les précise et se questionne sous nos yeux. Ce récit est double, il raconte l’histoire d’une femme et l’histoire de cette femme à travers les yeux de son père. L’écriture duelle structure la narration et semble répondre en écho à la dualité même des thématiques abordées dans le livre.
Les abus sexuels et la liberté sexuelle, l’amour à sens unique et l’amour inconditionnel d’un père et de sa fille, le calme de la vie simple au bord de l’eau et l’insurrection populaire… Tous se répondent, se nourrissent l’un de l’autre et se confrontent dans la vie de Melitza dont la seule quête est sa survie, une survie autant physique que psychologique. C’est une danse de la mesure dans une vie rythmée par les extrêmes. Comment dépasser son traumatisme et se dépasser soi-même pour se battre pour des causes plus grandes encore ? Danse de la vie brève est le récit intime d’une femme qui aspire à la liberté malgré l’oppression qui l’entoure, celle de l’Etat, celle de son peuple et celle qu’elle a intériorisée.