“S’il ne m’était pas interdit de dire les secrets de ma prison, je ferais un récit dont le moindre mot te ravagerait l’âme.”


Si vous aimez le théâtre, en particulier Shakespeare, et que vous souhaitez lire un thriller qui sort des codes habituels, peut-être vous laisserez vous tenter par If We Were Villains, le premier livre de l’auteure M. L. Rio.

 

 

Oliver Marks est un étudiant d’une prestigieuse école de théâtre shakespearienne. Lui et ses six camarades, les seuls à avoir passé avec brio les examens éliminatoires des années précédentes, vivent Shakespeare à 100 % : leur monde est peuplé de tirades, de scènes et de références aux grandes pièces classiques. Ils suivent scrupuleusement les rôles qu’ils se sont auto-assignés ou qu’ils se sont vus attribuer, que ce soit sur scène ou dans la vie réelle. Ils sont studieux et passionnés, et leur dernière année scolaire semble suivre son cours ordinaire.


Mais c’est 10 ans plus tard que l’histoire débute: Oliver Marks sort de prison.


Accompagné d’un ancien inspecteur de police désireux d’enfin comprendre ce qu’il s’est passé des années plus tôt, Oliver retourne sur les lieux et retrace leur histoire : celle qui a fait basculer leurs vies dans une véritable tragédie shakespearienne.

 

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M.L. Rio est une auteure américaine, elle-même titulaire d'un master d'étude de Shakespeare du King's College de Londres (des années qui auront fait naître son inspiration pour son roman) ainsi que d’un doctorat en littérature anglaise contemporaine de l'Université du Maryland. Née à Miami, elle a beaucoup bougé et vit désormais à Washington. If We Were Villains fut publié en 2017, et sa nouvelle, Graveyard Shift, parue cette année, n’a pas encore été traduite en France.

 

L’auteure réussit à nous immerger totalement dans son univers théâtral grâce à la construction même du livre. Divisé en actes et en scènes, le roman oscille entre la narration classique et la structure d'une pièce de théâtre, avec des dialogues parsemés de répliques empruntées aux œuvres de Shakespeare, ce qui peut décontenancer au début. L’atmosphère du roman est sans aucun doute l’un de ses points forts. Le ton est lourd, l’ambiance est froide, et ce, malgré le cadre étudiant, les fêtes et les spectacles vivants. Loin des rebondissements spectaculaires et des scènes d'action, ce roman se nourrit des silences, des non-dits et des tensions entre les personnages qui se dévoilent peu à peu, aussi fascinants que détestables, et nous ne sommes jamais sûrs de savoir si ce qu'on perçoit d'eux est vrai ou non : la frontière devient de plus en plus floue, à tel point qu’on ne sait plus quand les personnages jouent un rôle.

If we were villains est un roman difficile à classer : un peu policier, un peu thriller, parfois théâtral ou sentimental, il s’ancre dans l’esthétique de la Dark Academia, qu’on peut décrire comme un genre de roman centré sur l’université, les arts et les études mêlés à des thématiques de crimes, de sociétés secrètes, de trahisons ou de mystères, toujours dans une atmosphère sombre. Dans ce courant esthétique, nous pourrions ranger d’autres livres tels que Le maître des illusions de Donna Tartt, Atlas Six de Olivie Blake ou encore La neuvième maison de Leigh Bardugo, que vous pouvez aussi retrouver dans nos rayons.

 

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