Station Eleven raconte la fin d’un monde. Le monde des hommes d’abord, celui d’une civilisation moderne et d'une technologie qui disparaissent en quelques semaines à peine, sans avoir le temps de se rendre réellement compte de ce qu’il se passe.
En l’espace de deux semaines, une grippe foudroyante aux graves symptômes respiratoires a causé l’effondrement de la civilisation. Vingt ans plus tard, parmi les rescapés, une troupe d'acteurs et de musiciens parcourt la région du lac Michigan et tente de préserver l'espoir en jouant du Shakespeare et du Beethoven. Ceux qui ont connu l'ancien monde l'évoquent avec nostalgie, tandis que la nouvelle génération peine à se le représenter. Sur plusieurs décennies, entre le passé et le présent, les destinées des personnages s’entrelacent. Si la vie semble encore possible, l’obscurantisme guette, menaçant les rêves et l’avenir des survivants.
Emily St John Mandel est une romancière canadienne anglophone. Elle a étudié la danse contemporaine à la School of Toronto Dance Theatre. Après avoir été danseuse professionnelle, elle décide de s’installer à New York et de se mettre à l’écriture. Elle trouve un travail à temps partiel comme assistante administrative à l’Université de New York, elle rédige son premier roman en 2009, Last night in Montreal (Dernière nuit à Montréal, paru en France en 2012). Le livre se retrouve finaliste dans la catégorie «Meilleur livre de l’année» du magazine ForeWord Reviews. En 2010, elle publie The singer’s gun (On ne joue pas avec la mort, 2013). Emily St John Mandel écrit des nouvelles pour le site culturel The Million. Son troisième roman The Lola Quartet est sorti en 2012. Elle publie en 2014 Station Eleven, un roman dystopique se déroulant dans un monde post-apocalyptique après qu'un virus a ravagé la Terre. Cela lui vaut des nominations aux PEN/Faulkner Award et Baileys Women's Prize for Fiction, ainsi que d'être finaliste du National Book Award 2014.
Survivre ne suffit pas. Voici le leitmotiv puissant de ce roman dystopique et post-apocalyptique. L'auteure canadienne plus habituée à écrire des romans policiers, excelle dans ce roman d'anticipation publié en 2014. En effet, ce roman de science-fiction est captivant par son intelligence et par son histoire cohérente. Les personnages sont attachants et très crédibles. Ils sont perdus dans un monde chaotique après une catastrophe épidémique où seulement 10% de la population a survécu. L'idée sous-jacente de ce texte est que nous avons oublié que notre monde moderne est très agréable, très pratique mais terriblement fragile. Nous nous sommes tellement habitués à ce confort, que nous trouvons normal, que nous espérons qu'il sera pérenne. Nous n'arrivons plus à nous émerveiller des bienfaits de cette technique. L’auteure répond de façon subtile à cette question : "Que feriez-vous pour survivre dans cet univers éclaté et sans repères ?" Elle nous montre comment la littérature, le théâtre et la culture sont les réponses permanentes et éternelles à l’aspiration des hommes à un monde meilleur. Enfin, le style est très fluide et captivant. On dirait La route de Cormac McCarthy mais en plus poétique et plus optimiste. A découvrir...