Spirale (Uzumaki dans sa version originale) est un seinen manga d’horreur écrit par Junji Itō, prépublié dans le magazine Big Comic Spirits entre 1998 et 1999. La version française a été éditée par Tonkam dans la collection « Frissons » en trois tomes sortis entre juin 2002 et décembre 2002.

 

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Spirale, de quoi ça parle ?

L’histoire nous fait suivre le quotidien des habitants de Kurozou, petite ville tranquille isolée entre la mer et les montagnes au Japon, et plus particulièrement d’un couple de lycéens : Kirie Goshima et son petit ami Suichi Saito.

Un jour, sur le retour de son école, Kirie croise la route du père de Suichi dans une ruelle, complètement muet et stoïque, le regard braqué sur un escargot dont il semble étudier la coquille avec fascination.

 

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Intriguée, elle interroge son compagnon qui lui répond que, depuis quelque temps, son père éprouve une étrange obsession pour les objets représentant des spirales. Il clôt la conversation en lui demandant de quitter cette ville avec lui, car il ressent un étrange malaise, cette ville serait en train d’être « contaminée par les spirales ». Malheureusement, Kirie ne prendra pas cette mise-en-garde au sérieux, et finira par être confrontée aux nombreux phénomènes surnaturels et horrifiques engendrés par la malédiction de la spirale.

 

Spirale, pourquoi c’est bien ?

Pour commencer, il est bon de rappeler que Junji Ito est acclamé comme l’un des maîtres du manga d’horreur, vu par beaucoup comme le fils spirituel de Kazuo Umezo (L’école emportée) , le « père » de ce genre.

Dans cette œuvre, il joue avec le concept de la spirale, une forme qui semble aux premiers abords peu intéressante, mais qui se retrouve étrangement à de nombreux endroits, dans la nature comme dans les créations humaines.

De ce constat, il va premièrement créer des personnages qui vont développer une obsession par rapport à ce symbole : certains voueront leur vie à cette forme, la cherchant partout et en collectionnant toutes les représentations, allant même jusqu’à « devenir » une spirale ; tandis que d’autres tomberont dans l’angoisse et la peur d’être envahis par la spirale, jusqu’à s’autodétruire pour l’éviter.

 

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L’auteur fait donc le rapprochement entre les cercles potentiellement infinis de la spirale et les obsessions humaines : l’envie d’être populaire, la peur d’être devancé, l’amour, la haine…

Ces émotions ne sont-elles pas comme des spirales ? Dès lors qu’elles nous entourent, nous perdons nos repères, nous nous retrouvons enfermés dans un cycle nous empêchant toute forme de recul, le seul échappatoire étant de suivre le seul chemin qui semble s’offrir à nous, finissant par tourner en rond et devenir fou.

Si ce premier aperçu de l’œuvre vous fait penser que Spirale est un manga d’horreur psychologique, soyez persuadé que l’auteur a plus d’un tour dans son sac et que l’horreur est présentée sous toutes ses formes : amateur d’horreur cosmique (H.P Lovercraft), de dysmorphie ou de gore, il y en a pour tous les goûts !

Le trait du dessin paraît très simpliste et les personnages dans des situation banales semblent aborder des visages « sans vie », mais cela sert parfaitement l’auteur, les visages déformés par la peur et la folie n’en deviennent que plus choquants, et les humains dont les corps se retrouvent contaminés par la spirale nous font ressentir un malaise indescriptible.

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Là est toute la force de cette histoire, nous nous retrouvons embarqués dans ce voyage horrifique où les règles du monde sont redéfinies par la spirale, qui emporte tous les êtres vivants, lesquels seront tentés par son motif hypnotisant, et tomberont dans une folie sans fin, ainsi que nous, lecteurs, curieux de voir dans quel recoin sombre et dérangeant l’imagination de l’auteur nous tirera, emportés à notre tour par la spirale.

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