Les bibliothécaires de l'espace Adulte vous proposent leurs coups de cœur de cette rentrée littéraire 2025. Dans cette sélection vous retrouverez : des romans, des documentaires et des bandes dessinées, un choix éclectique pour découvrir les nouveautés par-delà les genres auxquelles elles appartiennent.
Les coups de cœur de Jérôme
1. Adieu Kolyma, Antoine Sénanque
Kolyma : grand Est Sibérien, aux confins extrêmes de la Russie, où le froid atteint -60°C. C’est ici, le long de ces rivières, que les pires camps du Goulag stalinien furent construits. Ici aussi que Sylla Bach, l’héroïne de ce roman, est devenue « la tueuse de chiennes ». Internée neuf ans à la Kolyma, elle fut le bras armé des truands et des hommes du NKVD lors des grandes purges, puis celui des frères Vadas, chefs de l’impitoyable famille des transylvaniens à la tête des mines d’or de la région.
Quand le roman démarre, nous sommes en 1956 : Staline est mort depuis trois ans, les camps disparaissent, restent les mines. Tous les personnages du livre sont revenus vivants de la Kolyma : Sylla Bach ; Varlam, le vieux bolchevick qui l’a recueillie dans un orphelinat du Caucase et qui l’a formée ; les frères Vadas, Pal et Lazar, dont la haine réciproque tisse les fils de l’action ; Kassia, l’infirmière que Sylla a rencontrée et aimée là-bas. Parce qu’elle aurait trahi le clan, Sylla est condamnée à survivre dans les décombres de cette ville où la révolte vient d’être matée et à aimer Kassia de loin, en la protégeant sans qu’elle le sache. Elle la croyait à l’abri mais la sortie de prison de Lazar Vadas va réveiller les haines et l’obliger à reprendre la route et les armes pour aller retrouver sa liberté.
2. Le Bal des vautours, Ilaria Tuti
Un matin d'automne, Teresa Battaglia se retrouve à côté du cadavre d'un jeune homme qui gît sur les rochers au bord d'un lac. Elle ignore de qui il s'agit et comment elle est arrivée là. D'étranges blessures sur son corps la mettent sur la piste d'une secte pluricentenaire tentant d'éliminer les membres qui souhaitent témoigner contre elle.
3. Récits de saveurs familières, Erri de Luca
Erri De Luca nous invite à un voyage gustatif dans lequel chaque plat, chaque expérience culinaire ouvre une porte sur un souvenir. Des épisodes et des lieux, issus de son enfance ou de sa vie d’adulte, ressurgissent grâce à une mémoire sensorielle : les déjeuners du dimanche au parfum de ragù, les repas pris sur des chantiers ou en montagne, l’ambiance chaleureuse des osterie populaires où la jeunesse militante côtoyait la classe ouvrière.
En écho à chaque récit, Valerio Galasso, nutritionniste et ami, livre des conseils pratiques et des clés pour de saines habitudes alimentaires.
Les coups de cœur d'Eugénie
1. My Dark Prince (Dark Prince Road t.3), Parker S. Huntington et L.J. Shen
Oliver.
Je n’ai pas l'habitude de piéger les femmes amnésiques dans le mariage. Mais je suppose qu’il y a une première fois pour tout. Lorsque la femme de mes rêves revient dans ma vie, je ne peux rien faire d’autre. Elle est ici. Dans ma maison. À ma merci. Et elle pense que nous avons été amants pendant toute la décennie que nous avons passée séparés. Notre histoire est restée inachevée, il est temps de la terminer.
Briar.
J’épouse un monstre magnifique. Un escroc. Le célibataire le plus riche d’Amérique. Il prétend que nous sommes amoureux, mais tout ce que je goûte dans nos baisers, c'est la haine et la luxure. Je ne me souviens pas du pourquoi ni du comment. Mais je me souviens qu'il est l'ennemi. Maintenant, je suis coincée dans un cauchemar. Et Oliver fera tout pour me garder dans l'obscurité.
2. Abysses t.2, C.S. Quill
En suivant Vance Rackham dans son monde aussi dangereux qu’attirant, Josephine ne s’attendait pas à être prise dans une telle tempête dévastatrice. Trahie par ceux à qui elle commençait à s’attacher, elle voudrait pouvoir échapper à ce qu’elle vient de découvrir. Mais il est trop tard pour reculer, trop tard pour ignorer toutes les questions laissées sans réponse. Alors elle plonge. Dans une quête où chaque révélation la pousse un peu plus vers elle-même… et vers lui. Vance, qu’elle a toutes les raisons de fuir et de haïr, mais qui reste sa plus grande énigme. Et peut-être la seule vérité qu’elle était destinée à trouver. Entre secrets oubliés, loyautés brisées et désirs impossibles à effacer, Josephine n’a plus d’autre choix que d’avancer. Mais plus elle s’approche du cœur du mystère, plus les ombres se resserrent autour d’elle et de Vance. Dans ces abysses où tout vacille, chaque pas pourrait les entraîner par le fond… ou les sauver.
3. Blood Vipers, Dahlia Blake
Rubis est agente à la CIA. Jim, au FSB.Ils devraient être ennemis, et pourtant...La vérité est bien plus complexe.
Les coups de cœur d'Amandine
1. Ce que prend la mer, Manon Fargetton
Alors qu'elle vide la maison de son père, Maxine découvre une série de Polaroïds qui la bouscule, témoins d'une correspondance de plus de cinquante ans. Elle part à la recherche de la mystérieuse photographe sur une petite île écossaise. En fouillant cette terre et les mémoires de ses habitants, c'est un adolescent de dix-sept ans qu'elle rencontre, débarqué là pour disparaître. Un adolescent devenu ce père lointain, musicien de renommée internationale, qu'elle connaît à peine. Car cette île, il l'a inscrite dans leur chair, et elle repartira avec des réponses qu'elle n'attendait pas. Ce que prend la mer est le roman d'une transmission avortée, d'un silence qui abîme les êtres jusqu'à ce qu'il soit enfin brisé et le secret décelé.
2. Paillettes, Pauline Liétar
Kalindra, 13 ans, porte un prénom inventé par sa mère, Coco, qui l'élève seule. Un mélange de noms indiens avec des significations aussi pesantes que "gentille fille" et "splendeur". Pas facile pour s'intégrer dans le très élitiste 7e arrondissement de Paris, où elles ont récemment emménagé dans un petit deux-pièces. Et encore moins lorsque Coco se pointe à la sortie du collège avec ses cheveux blond platine, seins et lèvres refaits, pour l'emmener faire le tour de la capitale en Ferrari, ou draguer les pères d'élèves. Kalindra, elle, n'a jamais connu le sien, mais elle espère bien le rencontrer un jour. Quand elle apprend qu'il n'existe pas, qu'elle serait née d'un don, d'une paillette, tout s'effondre. Comment se construire quand on ne connaît pas ses origines ? Et comment vivre aux côtés de cette mère qui ne cesse de fuir ses responsabilités ? Avec ce premier roman à la plume acérée et drôle, Pauline Liétar explore une relation mère-fille tantôt tendre, tantôt cruelle, où l'amour triomphe toujours.
3. L'homme sous l'orage, Gaëlle Nohant
Hiver 1917. Le front s'enlise, l'arrière s'épuise. Une nuit d'orage, un visiteur demande asile à Isaure, la propriétaire d'un domaine viticole. Avant le conflit, c'était un peintre talentueux reçu au château, désormais c'est un déserteur que la maîtresse de maison renvoie sèchement. Saisie de compassion, Rosalie, la fille d'Isaure, le cache au grenier. Mais avec lui, les périls s'invitent au cœur de la demeure. Peut-on agir sur le destin ? Le fugitif, la jeune fille et la mère refusent la place qui leur a été assignée. Ils s'émancipent et se confrontent, tissant un fascinant roman de guerre, d'amour et de liberté. Pour eux comme pour nous, l'orage se lève, il faut tenter de vivre.
Les coups de cœur de Chloé
1. Péquenaude, Juliette Rousseau
"A l'examen il y a les mots : péquenaud, plouc, beauf, cul-terreux. Campagnard. Je remarque : même dans les insultes, je n'existe pas. Mais en les féminisant, je glisse une première pierre à l'édifice du retour. Péquenaude. Un vent chaud dans les troènes, une haleine de stabule. Il faut savoir de quelle rugosité on émerge, pour en sentir le goût en bouche".
2. Le Parlement de l'eau, Wendy Delorme
Après "Viendra le temps du feu", Wendy Delorme bâtit un roman polyphonique, dans lequel elle donne autant la voix aux humain.es qu'aux éléments, à commencer par les fleuves, pour questionner réchauffement climatique et montée du fascisme, tout en donnant de la puissance pour agir. Entre dystopie, utopie, fable politique, chronique de l'actualité, enquête sur l'origine d'un ruisseau, conte et réflexion sur le pouvoir de l'écriture, ce roman confirme le talent de Wendy Delorme pour la narration et pour questionner les grands enjeux contemporains avec autant de sérieux que d'humour.
3. La ville, Nicolas Presl
La ville, au bord de l'eau, grouille de monde. Dans un club, les gens, plein d'insouciance, s'amusent, boivent, dansent. Un couple s'enlace et s'étreint, la vie semble bien douce. Un premier cadavre est découvert dans l'eau, les orbites vides, le corps décharné, le visage émacié. Puis un deuxième, flottant au large. Un troisième ne tarde pas apparaître, sortant de l'eau, menaçant, claudiquant vers le couple, acculé dans sa luxueuse villa. Puis d'autres émergent. Et d'autres encore. Créatures infectées ou macchabées revenus du monde des morts, de plus en plus nombreux, ils vont néanmoins trouvés leur place dans l'énorme cité, mais tout en bas, à la marge. Parqués, surveillés par des drones, victimes de ratonnades, les créatures sont néanmoins capables de solidarité ; et quand la colère gronde, que la révolte s'organise, et que les grandes tours se mettent à flamber, c'est que l'heure de la vengeance a sonné.