Le 25 mai mourrait à 71 ans l'immense auteur-compositeur-interprète Jean-Louis Murat. Ironie du sort, le lendemain sortait son Best of, un disque aussi lumineux que déstabilisant, à l'image du chanteur.
Difficile d'éditer le best of d'un artiste aussi talentueux, mais surtout aussi prolixe que Jean-Louis Murat. Depuis le 45 tours Suicidez-vous le peuple est mort en 1981, l'auvergnat a composé pas moins de vingt-et-un albums studio et une dizaine de projets secondaires (enregistrements lives, bandes originales de films, DVD, etc.).
Il y a bien sûr presque que des chefs-d’œuvre dans ce Best of, que ce soit Foule romaine, Au mont sans-souci ou Je me souviens, mais aussi des succès comme Si je devais manquer de toi ou Regrets, en duo avec Mylène Farmer, et des titres inattendus tel que Le cri du papillon, inattendus lorsque l'on pense aux pépites absentes – ne citons que Polly Jean ou L'amour qui passe. Et c'est peut-être tant mieux : il reste beaucoup à redécouvrir.
Aussi ce Best of, bien plus personnel que ne l'est habituellement ce genre d'exercice, apparaît-il davantage comme une sélection d'incontournables, de diamants rares et de titres marginaux mais attachants. En somme, un disque représentatif de l'artiste et de son univers : insaisissable, envoûtant, déroutant et beau.
Crédit : Julien Mignot
Outre l'image drôle et touchante d'un personnage renfrogné quittant rarement son Auvergne natale – tandis qu’il allait chercher ses influences du côté de Neil Young et Bob Dylan – et ne se privant jamais d'une remarque cinglante et corrosive sur ses contemporains ou la société du spectacle, Jean-Louis Murat nous laisse aujourd’hui une œuvre exceptionnelle dans laquelle ce passionnant Best of nous invite à plonger.