L'excellent label Le Très Groove Club réédite Brasilian Sound des Masques, un album oublié.
À sa sortie en 1969, ce projet est un échec cuisant. Pourtant, les sonorités brésiliennes sont au cœur de plusieurs tentatives partout en Europe. Déjà, en 1966, le titre Samba Saravah chanté par Pierre Barouh dans le film Un homme et une femme est un réussite incontestable : il s'agit d'une version française de la chanson Samba Da Bênção de Badem Powell et Vinicius de Moraes.
Derrière Les Masques, on trouve Claude Germain issu du groupe de jazz français Les Double Six et bientôt The Swingle Singers, le chanteur José Bartel connu pour être la voix du personnage Guy dans la comédie musicale Les parapluies de Cherbourg, Pierre Vassiliu qui rencontrera en 1974 un succès magistral avec le titre Qui c'est celui-là ?, encore une adaptation française d'une chanson brésilienne de Chico Buarqué (Partido Alto), et enfin Marie Vassiliu, compagne des débuts et des grands succès de Pierre.
C'est avant tout à partir d'une idée, lancée comme un défi, que l'envie de sortir Brasilian Sound est née entre ces différents amis à la ville. Mais grâce à une rencontre déterminante avec Le trio Camara la projet prend sa forme définitive. Le trio Camara est un groupe de jeunes musiciens de jazz brésilien fraîchement arrivés à Paris. Leurs partitions vont donner à l'album une couleur brésilienne authentique.
La magie opère immédiatement entre ce mélange de textes en français et cette joyeuse musique brésilienne. Plus tard, Françoise Hardy s'est essayée à cette formule avec l'album La question en 1971 produit par Tuca, de même que France Gall avec le titre Zozoi (1970) et Isabelle Aubret avec Casa Forte (1971).
Il est fort dommageable que cet album de bossa nova à la française n'ait pas rencontré son public à sa sortie. Un échec cuisant causé par le fait que les protagonistes ont voulu avancé masqués en ne déclinant pas leurs identités, mais aussi à cause d'un tirage à seulement 500 exemplaires lors de sa sortie.