Huitième film du réalisateur japonais Takeshi Kitano, L’Été de Kikujiro (1999) est une comédie dramatique qui se démarque de la filmographie de son auteur par son genre et sa thématique.
Durant les vacances d’été, le jeune Masao, vivant à Tokyo avec sa grand-mère pour seule famille, n’a pas l’occasion de voyager. Par la découverte d’une photo de sa mère qu’il n’a jamais rencontrée, le garçon va partir à sa recherche.
C’est en la compagnie de Kikujiro, crapule avide de jeux d’argent qui fut autrefois un yakuza, que Masao va débuter sa quête à travers un voyage dans la province japonaise. Au fil du voyage, entre manigances, disputes et rencontres de personnages aussi drôles que touchants – mais aussi d’individus mettant en danger le duo –, Kikujiro finira par s’attacher au personnage de Masao en voyant en lui une forme de rédemption et de retour à l’enfance.
Takeshi Kitano, qui est également connu sous son nom de scène Beat Takeshi, est un des réalisateurs et acteurs les plus connus du cinéma japonais. Débutant sa carrière d’acteur dans les années 80, c’est à la fin de cette décennie qu’il passe derrière la caméra avec Violent cop (1989), puis avec des œuvres telles que Sonatines mélodie mortelle (1993) et Hanabi (1997). Il joue dans la plupart de ses films, dont le sujet tourne souvent autour des yakuzas, des codes d’honneurs de ces derniers, de la trahison et de la vengeance.
Or, ici, ce n’est pas dans cette ambiance que L’Été de Kikujiro nous emmène. En effet, avec ce road-movie, le réalisateur traite du thème de l’enfance, à la fois innocente et cruelle selon ses moments. Il s'agit aussi d'envisager le passage à l’âge adulte au regard des différentes responsabilités que le personnage de Kikujiro doit assumer vis-à-vis du jeune Masao.
D’une durée de 1h56, L’Été de Kikujiro est découpé en plusieurs chapitres permettant aux spectateurs de suivre progressivement le voyage des deux protagonistes. La première moitié du film est plus centrée sur les activités de Kikujiro et les thématiques adultes qui en découlent. La seconde moitié regarde plus vers l'enfance, celle de Masao mais aussi celle de Kikujiro qui semble la redécouvrir...
