Avec Les cent prochaines années, le talentueux Albin de la Simone offre, à cinquante ans passés, son plus bel album. Et rappelle à quel point son univers généreux et singulier compte dans le paysage de la chanson française.
On avait laissé l’amiénois en 2021 avec Happy End, un disque instrumental jouissif paru dans la collection Les Instrumentôt ou tard (du label Tôt ou Tard). Un disque sans paroles, donc, conçu durant la période de la pandémie où, selon Albin de la Simone, l’inspiration manquait pour l’écriture des textes. Si l’on retrouve quelques mélodies d’Happy end dans Les cent prochaines années, l’inspiration et les textes sont brillamment revenus.
Produit par Sage, alias Ambroise Willaume, ancien membre du groupe Revolver et collaborateur de Clara Luciani, ce septième album studio contient quelques titres d’une grande sensibilité, tels que le premier morceau éponyme ou le très beau Petit petit moi, deux phares éclairant les nombreuses pépites présentes dans l’album dont l’élégance rappelle le meilleur d’Alain Souchon.
© François GOETGHEBER
La comparaison n’est pas excessive, Albin de la Simone ayant déjà travaillé avec l’auteur de Foule sentimentale, comme il a collaboré, en tant que claviériste, arrangeur ou réalisateur avec Miossec, Pomme, Vanessa Paradis ou encore Arthur H, tandis qu’il a accompagné sur scène, dans la seconde moitié des années 1990, Salif Keita et Angélique Kidjo. Enrichi de ces belles expériences – et de bien d’autres projets ! –, Albin de la Simone a construit une discographie remarquable.
Aujourd’hui, toujours avec son phrasé mélodique et la justesse de ses textes portés par des compositions musicales de haute couture, il livre avec Les cent prochaines années certainement l’un des albums français de l’année.