Premier film du réalisateur et scénariste américain Dan Gilroy, Night Call (2014) est un thriller qui met en scène le monde du journalisme sous son aspect le plus néfaste : le voyeurisme et la chasse aux scoops.

L’intrigue met en scène le personnage de Lou Bloom qui, un soir, alors qu’il est dans une situation illégale, est témoin d’un accident de voiture. Cet accident sera à l’origine de la vocation de Lou pour un journaliste reposant sur des vidéos d’accidents et de délits. Après plusieurs réalisations, Lou décide de vendre ses «œuvres» à une chaîne de télévision populaire qui diffuse ce genre d’infos dans le but de choquer les téléspectateurs.

Night call affiche Copie

Curiosité malsaine, perversité maladive et abandon de la moralité sont les meilleurs termes pour définir le personnage de Lou, «journaliste amateur» prêt à plonger toujours plus loin dans les photos choquantes à la recherche du scoop permettant de nourrir sa curiosité proche de la folie.

Dan Gilroy, devenu réalisateur en 2014 avec Night Call, est avant tout connu pour son travail en tant que scénariste au début des années 90 avec des films comme Freejack (1992), Chasers (1994) ou Kong Skull Island (2017).

Dan Gilroy

À la suite de Night Call, il réalise deux autres films, L’affaire Roman J. en 2017 et Velvet Buzzsaw en 2019 où l’on retrouve Jake Gyllenhaal ainsi que Rene Russo pour leur seconde collaboration avec le réalisateur.

Dan Gilroy semble avoir trouvé son style, à savoir présenter l’envers du décor d’un milieu, que ce soit celui de l’art contemporain avec Velvet Buzzman ou bien celui du journalisme et de la télévision.

En effet, Nigth Call nous dévoile une critique du monde des médias, via son commerce du voyeurisme, et de son influence au sein de la société, la diffusion d’informations choquante ayant pour but de créer la peur chez le téléspectateur afin d’obtenir une augmentation de l’audience, sachant que la façon dont certaines de ces informations sont obtenues est tout sauf respectable.

Night call extrait

C’est dans ce milieu impitoyable que Lou se retrouvera et se sentira le plus vivant. Ce sentiment du personnage est représenté par l’arrière-plan et le son du film qui reflètent à la fois sa démence, son manque d’humanité ainsi que son instabilité.

D'une durée de 1h57, Night Call est un film qui reste classique quant à sa réalisation et ses plans, mais n’en est pas moins original dans sa manière de traiter son sujet via le personnage de Lou dont la traversée de Los Angeles ressemble à un rêve éveillé. De son évolution sociale – le personnage passe de voyou à personne influente dans son milieu – à son goût du danger, toujours plus élevé, l’histoire de Lou Bloom ne manquera pas de piquer la curiosité de certains spectateurs.

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