Treizième film de Ethan et Joel Coen, No country for old men est un film policier empruntant les codes du western et mettant en scène une chasse à l'homme dans le Texas des années 80.
Le film raconte l'histoire de Llewelyn Moss, cow-boy et ancien soldat de la guerre du Vietnam, qui lors d'une session de chasse, tombe sur le décor inhabituel d'un trafic de drogue ayant mal tourné où tous les protagonistes sont morts lors de la transaction. Un peu plus loin, il tombera sur le cadavre de l'un d'eux ayant emporté l'argent de cette désastreuse transaction.
Llewelyn Moss s'éloigne de ce tableau morbide avec le sac d'argent et c'est ainsi que les ennuis commencent pour notre personnage. En effet, le shérif du coin, un cartel mexicain, ainsi qu'un psychopathe au doux nom d’Anton Chigurh, vont chercher à remonter la piste de ce sac. C’est alors que débute un jeu du chat et de la souris à grande échelle, où à tout instant le chasseur peut devenir la proie et inversement.
Joel Coen est né en 1954 et Ethan Coen en 1957, tous les deux dans le Minnesota. Au début de leur carrière commune, les deux frères se partageaient les différentes tâches dans la construction d'un film : d'un côté Joel s'occupait principalement de la réalisation, tandis qu'Ethan s'occupait de la production. Leur seule tâche commune à l'époque étant l'écriture ou l'adaptation d'un scénario.
Les frères Coen commenceront leur carrière avec Blood Simple en 1984, suivi de nombreux projets au fil des années tel que Miller's Crossing en 1990, Fargo en 1996 et The big Lebowsky en 1998 pour ne citer que leur début, déjà plus que prometteurs dans l'industrie du cinéma.
La réalisation de No country for old men marque un tournant pour les frères Coen. La noirceur de cette adaptation du roman de Cormac McCarthy ne laissa pas indifférent les spectateurs de l'époque et permit aux frères de remporter plusieurs récompenses dont quatre Oscars, parmi lesquels meilleur film de l'année.
Le film examine la violence sous différentes formes et met en lumière la nature sombre et impitoyable de l’humanité. A travers les personnages principaux, il questionne la moralité et la façon dont les individus réagissent face à la violence, soulignant les choix difficiles qu’ils doivent faire.
Chez certains personnages, la moralité de leur choix est également entremêlée avec la notion complexe de justice. Représentant la sagesse d’un ancien monde, le shérif Bell observe une société en évolution où la justice devient parfois difficile à atteindre. La violence du monde moderne dans lequel il vit lui semble absurde et il porte sur le passé un regard nostalgique.
Ces questions de moralité et de justice sont insignifiantes pour l’impitoyable Anton Chigurh. Son obsession le rend imprévisible dans ses actions et la violence qu’il exerce dans ces dernières est sans limite, laissant de côté toute forme de moralité. En plus de représenter la brutalité du monde moderne, il incarne une forme de hasard – par ses choix imprévisibles, qui sont de temps en temps tranchés à pile ou face –, renforçant le caractère menaçant du personnage auquel Llewelyn Moss doit faire face.
D’une durée de 1h57, No country for old men ne cesse de mettre en tension ses spectateurs de par sa violence, son atmosphère sombre et désespérée, mais réussit également à les faire se questionner sur la moralité et la justice de nos choix.