Premier film du réalisateur américain Robert Eggers, The Witch est un film d’horreur folklorique mettant en scène la désagrégation d'une famille exclue de sa communauté, en proie à la méfiance et dont la croyance est remise en cause.

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Le film se déroule au XVIIe siècle en Nouvelle-Angleterre où l’on suit une famille de colons qui vient d’être bannie de son village à cause du chef de famille, William, à la suite de critique virulentes envers la communauté religieuse à laquelle il appartient. Pour se sentir en harmonie avec les cieux et loin de la corruption d’un monde impie, William décide de vivre à l’écart de la société et prospérer proche de la forêt avec sa famille.

Alors qu’elle vient tout juste de s’installer, le dernier né de la famille, Samuel, disparaît devant la fille aînée, Thomasin, sans aucune explication. C’est alors le début d’une succession d’événements qui viendra bouleverser les fortes croyances de la famille face aux malices d’une forêt imprégnée de sorcellerie.

Robert Eggers est né en 1983 dans l’État de New Hampshire. A l’âge de 18 ans, il fait des débuts dans le monde du théâtre à New York avec la mise en scène de pièces de théâtre classique. Il débute le cinéma avec ses courts-métrages Hansel & Gretel (2006) et The Tell-Tale Heart (2009) . Il participe également en tant que costumier en 2010 au film Le Chemin sans retour. Il revient l’année suivante en tant que chef décorateur du court-métrage The Five Stages of Grief.

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C’est en 2016 qu’il sort son premier long-métrage, The Witch, qui sera grandement apprécié pour ses qualités artistiques par la critique et les amateurs du genre. Lors des avant-premières, le film est récompensé dans plusieurs cérémonies en 2015, comme le festival du film de Londres avec le prix du meilleur film, le Festival du film de Sundance avec le prix de la meilleure mise en scène. Lors des Empire Awards 2017, le long-métrage est récompensé avec le prix du meilleur film d’horreur et le prix du meilleur espoir féminin pour l’actrice Anya-Taylor Joy.

Dans The Witch, la religion est fortement présente, que ce soit chez William et sa famille ou l’époque à laquelle se déroule l’intrigue. Elle est également présente dans le nom des membres de la famille, faisant référence à des notions de la bible. Par exemple, la jumelle Mercy fait référence à la miséricorde. Alors que le personnage de Thomasin, dont le nom est un dérivé de Thomas rappelant le Saint du même nom, va renvoyer à une figure biblique.

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Cependant malgré son attachement à la religion et le réconfort qu’elle procure, la famille n’est pas imperméable aux tentations du «malin» qui occupe la forêt. Cette notion de tentation, on la retrouve dans le film avec la présence des sept pêchés capitaux chez plusieurs membres de la famille. On peut prendre pour exemple le personnage de William qui, refusant d’appliquer les idées de la communauté religieuse, a fait preuve d’orgueil. Tandis que la mère de famille, reprochant à Thomasin de ne pas avoir surveillé Samuel, fait preuve de méfiance et de colère envers sa fille.

Cette méfiance proche de la paranoïa qui entoure la famille, on la doit au «malin» qui est représenté dans le film par plusieurs vassaux, comme le personnage de la sorcière qui est l’une des représentations du « malin » dans la mythologie biblique : c’est elle qui porte le premier coup avec l’enlèvement et le meurtre de Samuel. Parmi les autres représentations, on retrouve le bouc noir nommé Black Phillip, dont les jumeaux disent que ce dernier leur adresse la parole. Durant toute l’intrigue, le spectateur n’est jamais sûr s’il s’agit d’une farce des enfants ou d’un malice supplémentaire de la forêt.

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D’une durée de 1 h 32 minutes, The Witch nous offre le portrait d’une famille en pleine destruction et que la foi ne sauvera pas de la suspicion hantant chacun de ses membres.

 

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