En 1967, une thèse de doctorat de 3ème cycle est déposée à la bibliothèque municipale. Il s’agit alors d’une somme colossale et passionnante : une étude sur les noms de lieux du terroir d’Hyères.

Dans cette thèse soutenue à Aix au mois de juin, l’auteur, Paul Roux, étudie sur la 409 pages la toponymie du territoire d’Hyères au sens large car il y aborde aussi les territoires de de La Crau, Carqueiranne et de La Londe séparées administrativement de la « métropole hyéroise » respectivement depuis 1855, 1894 et 1901. Son étude, considère les noms de lieux en suivant les strates historiques de leur apparition et, donc, de leur composition, selon quatre couches historico-sémantiques : la couche antique, les formations du Moyen Age et au XVIe siècle, la couche moderne et les noms récents.

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Si le corpus antique est au final assez faible, les influences grecques et romaines n'ayant laissé que peu de traces (Roux écrit même que "l'apport des Grecs et des Romains dans notre terroir est presque insignifiant"), celui consacré au noms de lieux issus de la période allant du Moyen Age au XVIe siècle est déjà plus consistant. Mais la plus importante partie des toponymes étudiés provient des couches modernes (à partir du XVIIIe siècle) et récentes pour lesquelles les sources sont les plus nombreuses et les plus complètes.

 

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On y apprend, en remontant le temps, les possibles origines des mots "Olbia", "Stoechades", on y lit une longue exposition des significations possibles du mot "Almanarre" ainsi qu'une étude du nom de la ville pour lequel Roux dresse une liste des formes anciennes les plus intéressantes et on y découvre le développement, à l'ère moderne et récente, des données toponymique en corollaire de l'accroissement des populations et de la mise en valeur des terres et de l'extension des cultures. Celles-ci portent aussi bien sur l'Ayguade ("Eigade"), La Ritorte ("Rayetoarte"), que la Colle noire ("colle negre") à Carqueiranne ou la Vignette ("vineto") à Giens.

La dernière section - la couche récente - recense les noms dont Roux n'a pas trouvé de traces dans des documents antérieurs  aux XIXe et XXe siècles et concernent principalement des lieux-dits, des noms dont la création se rattachent à une date précise ou du moins identifiée. Il en va ainsi du quartier des "Kermès" lié à la villa de Théodore Villard, éphémère maire d'Hyères entre 1892 et 1893,  de celui du "Gros pin" lié à l'énorme pin parasol qui trouvait dans l'établissement horticole fondé au XIXe siècle par Geoffroy Saint-Hilaire, du quartier de "L'abattoir" qui doit son nom aux anciens abattoirs de la ville ou encore du quartier de la "Bascule" dont le nom fait références à la bascule qui était utilisée à la fin du XIXe siècle pour peser les herbes palustres destinées à la litière des animaux. 

 

Pour qui s'intéresse à l'histoire et à l'identité de la ville d'Hyères, cette Étude sur les noms de lieux du terroir d'Hyères est une lecture passionnante et instructive. Elle a fait l'objet d'une numérisation et peut être consultée ici.

 

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