Scientifique de formation, Nicolas Lémery fait ses armes auprès de Christophe Glaser, apothicaire ordinaire et chimiste de Louis XIV, avant de partir enseigner à Montpellier où il devient un pédagogue reconnu.

Riche de cette expérience universitaire, il retourne à Paris où il achète une charge d’apothicaire et ouvre une officine, mais également un laboratoire qui lui permet rapidement d’acquérir une grande notoriété. Il y exécute de façon spectaculaire des démonstrations et des expériences de chimie – notamment une éruption volcanique miniature à partir de limaille de fer et de soufre qui restera dans les mémoires – à un public conséquent et varié : de grands noms de la noblesse et de la bourgeoisie se mêlent aux étudiants.

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Influencé par la pensée cartésienne, Lémery s’efforcera toute sa vie de présenter la chimie comme une science fondée sur l’expérimentation accessible au plus grand nombre et, surtout, éloignée de l’alchimie et des pratiques ésotériques.

C’est dans ce but qu’il publie en 1675 un Cours de chymie qui connaît un énorme succès éditorial et sera régulièrement réédité et traduit dans toute l’Europe. Mais la pharmacologie étant à l’origine de sa formation, c’est une Pharmacopée universelle, contenant toutes les compositions de pharmacie qui sont en usage dans la médecine... qu’il fait paraître en 1697, et ce, après avoir été, en tant que protestant, victime de trois années de persécution religieuse.

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En 1699, Louis XIV nomme Lémery chimiste associé de l'Académie royale des sciences, initialement créée par Colbert et tout juste renouvelée. La même année, il fait paraître son Dictionnaire universel des drogues simples qui rencontre également un succès notable. Les « drogues » en question correspondent à toutes les matières minérales, animales, végétales, naturelles ou transformées mécaniquement ou chimiquement entrant dans la composition des remèdes pharmaceutiques.

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Présenté comme un guide pratique, l’ouvrage contient une liste importante de produits à la description précise. On y trouve aussi bien les oursins « propres pour nettoyer les vieux ulcères » que la corne de narval « cordiale, sudorifique, propre pour résister au venin », mais aussi des drogues « exotiques » telles que l’opium qui « excite le sommeil » ou le cannabis dont « la semence est estimée propre à ralentir les ardeurs de Vénus. »

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Le Dictionnaire universel des drogues simples débute par un éloge de Lémery retraçant sa vie et sa carrière. Le volume que possède la médiathèque, issu des collections d’Alphonse Denis, est une réédition in-octavo de 1759 comprenant les nombreuses figures en taille-douce de l’édition originale sur vingt-cinq planches dépliantes présentant chacune seize vignettes légendées.

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Par la suite, outre son Traité de l’antimoine, ouvrage édité en 1707, Lémery publiera pour le compte de l’Académie des sciences, entre 1699 et 1715, une centaine de communications très variées, dont notamment L'explication physique et chymique des feux souterrains, des tremblements de terre, des ouragans, des éclairs et du tonnerre en 1700 et une étude sur Un enfant à la sueur bleue en 1701.

Il meurt en 1715 après avoir été, jusqu’à ce qu’il tombe malade, directeur de l’Académie.

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