Malgré le statut d'amateur revendiqué par leur auteur, Stanislas Fierfort, les photographies compilées dans deux albums remis à la ville à la fin du 19e siècle sont d'une importance patrimoniale évidente.
À ce titre, une deuxième exposition - après celle, de 2019, autour de l'album 1887-1889 - présentera, dès la fin de l'été 2022, le deuxième volume, consacré à la période 1888-1892, précédant la venue à Hyères de la Reine Victoria.
Entre 1887 et 1893, à l’apogée de la villégiature et du tourisme hivernal à Hyères (la reine Victoria y réside en 1892, dans les hôtels so british de Costebelle), un hivernant, Stanislas Fierfort, alors âgé d’une cinquantaine d’année, propriétaire à Bois-Colombes où il est conseiller municipal, se balade aux quatre coins de la ville et de ses environs. Encombré d’un équipement somme toute encore pionnier (la photographie est encore une invention récente, une technologie plus qu’un art reconnu), il fige – comme il est coutume de dire – la réalité. Fierfort – qui plus tard, en 1896, signera un ouvrage de philosophie sociale intitulé Le contrat humanitaire – n’est à Hyères qu’un photographe amateur et c’est ainsi qu’il signe les dédicaces qu’il appose sur les deux albums (1887-1889 & 1888-1892) de photographies qu’il donne à Alfred Caval, directeur du Musée et de sa Bibliothèque, en témoignage d’amitié.
Les deux albums « Fierfort » occupent une place particulière dans les collections photographiques anciennes de la ville. Tout d’abord car, malgré l’amateurisme revendiqué de leur auteur, ils révèlent une maîtrise technique (prise de vue et développement) supérieure à d’autres albums conservés par la médiathèque. Et quand la technique – la sienne ou celle de l’appareil utilisé – s’avère insuffisante, Fierfort intervient sur les tirages, en corrige les manques, pour en renforcer la réalité.
Les contours des bâtiments, en haut de la rue, ont été redessinés au crayon papier
Cette place particulière est aussi liée à l’impression d’unité qui se dégage des deux albums. Il manque bien évidemment des quartiers, des vues que l’on aurait souhaité découvrir dans leur incarnation passée, mais le nombre de clichés (près de cent quarante au total) permet de se faire une idée fidèle de l’apparence de la ville à l’époque où elle comptait parmi les stations climatiques de première importance, parmi les stations hivernales les plus fréquentées de la Côte d’Azur.
Consciente de l’importance de l’héritage offert par Stanislas Fierfort à la ville, la médiathèque, qui assure la conservation des deux volumes de photographies, a procédé à leur numérisation puis à leur mise en ligne (1887-1889 & 1888-1892) afin de permettre l’accès de toutes et tous à ce patrimoine précieux qui donne à voir la ville d’Hyères, entre changement et permanence.
En 2019, une exposition basée sur le premier volume (1887-1889) est organisée et donne lieu à l’édition et la mise en vente d’un fac-similé.
Sur le même principe, en septembre 2022, le deuxième album (1888-1892) a été édité et une exposition a permis de découvrir – en grand format – une sélection de clichés issus des deux albums.
Les deux volumes sont vendus à l'unité (15 €) ou regroupés dans coffret (27 €).