À propos du Jardin d'Acclimatation de Berlin et de son catalogue de plantes rares qui y sont cultivées.

En Europe, aux origines des jardins botaniques se trouve le besoin de médicaments dérivés de composés thérapeutiques extraits de plantes médicinales. Ce besoin va conduire – principalement à partir du Moyen-Âge – à la constitution d’horti sanitatis, des jardins de santé dans lesquels on essaie de cultiver des simples. Botanique et médecine évoluent alors de concert. L’émergence des grands empires coloniaux, la découverte concomitante de nouvelles plantes médicinales et la diffusion, à l’échelle du Vieux Continent, d’un certain art des jardins venu d’Italie va amplifier l’intérêt pour un nouveau type de jardin : les jardins d’acclimatation.

Leur mission fondamentale ? Permettre la culture de plantes allogènes, qu'elles soient médicinales ou ornementales. Ainsi, en Italie, sont créés les premiers jardins d'acclimatation et, en 1525, le Sénat de la République de Venise inaugure le tout premier jardin entièrement dédié à l'étude de la botanique. Suivront les jardins de Pise, Florence, Bologne ou encore celui de Padoue, qui, fondé en 1545, est le plus ancien jardin botanique encore existant.

Le reste de l’Europe suit le mouvement et sont alors créés de nombreux jardins botaniques parmi lesquels les plus renommés incluent ceux de Leyde, Leipzig, Bâle, Montpellier et Paris.

 

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Pendant des décennies, des siècles, une véritable compétition a lieu entre les grands jardins qui rivalisent pour acclimater des végétaux toujours plus rares et exotiques. Des comptes-rendus d’acclimatation sont publiés dans les revues de botanique qui apparaissent peu à peu. Le XIXe siècle est l’âge d’or de l’art de l’acclimatation et de l’illustration botanique qui profite de l’évolution des techniques d’impression (de la gravure sur bois à la gravure sur acier – plus précise – et de la colorisation à l’aquarelle à la chromolithographie). Des revues telles que la « Revue Horticole » et « Flore des serres et des jardins de l'Europe » contiennent des planches lithographiées d’une telle beauté que les collectionneurs des siècles suivants vont se les arracher. Des monographies sont aussi publiées par les institutions qui sont rattachées aux jardins botaniques disséminés dans toutes l’Europe, y compris dans les grandes villes commerçantes de l’Europe du Nord.

 

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Ainsi, Heinrich Friedrich Link (1767-1851), directeur du Jardin botanique de Berlin, fondé en 1679, fait paraître Icones plantarum rariorum horti regii botanici Berolinensis, en 1841, un ouvrage sur les espèces les plus exotiques ou remarquables qui sont cultivées dans son établissement. On y découvre par l’intermédiaire de magnifiques planches lithographiées en couleur, l’étrange Puya altensteinii, rare broméliacée d’Amérique du Sud, des orchidées peu communes (Oncidium carthaginense, Odontoglossum ehrenbergii, Notylia sagittifera, Epidendrum leucochilum), la très étrange fleur du Protea longiflora originaire d’Afrique du Sud, celle, délicate, du Commelyna ehrenbergiana ou encore la l’intrigante floraison du Caesalpinia gilleisii.

 

 

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Acheté en 2022 dans l’esprit de la bibliothèque d’Alphonse Denis, l’ouvrage a rejoint la déjà riche collection d’ouvrages de botanique que conserve la médiathèque. Désormais numérisé, il peut être consulté sur le site de la médiathèque.

 

 

Icones plantarum rariorum horti regii botanici Berolinensis / Heinrich Friedrich Link

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