Ouvrage majeur du XVIIe siècle présent dans le Fonds Alphonse Denis, l'Historiae Naturalis de Quadrupedibus connait une première édition en 1650. L'édition ici étudiée - la seconde - fut publiée en 1657 à Amsterdam.
L’Historiae Naturalis de Quadrupedibus est un traité encyclopédique imprimé au XVIIe siècle et qui s’inscrit dans une série plus large dédiée à l’histoire naturelle et la zoologie parfois dite Histoire des animaux. L'ouvrage, dû au médecin et naturaliste polonais Jan Jonston (1603-1675), est un des derniers de son genre. Inspiré des écrits de Pline, Aristote, Gessner et Aldrovandi, l’Histoire Naturelle des Quadrupèdes est en effet plus une une compilation des connaissances de l’époque qu’un véritable ouvrage scientifique apportant de nouvelles connaissances. Bien qu’ayant des ambitions naturalistes, l’ouvrage est également héritier des bestiaires médiévaux et inclut, à ce titre, dans ses descriptions, des créatures fabuleuses et fantastiques comme la licorne.
Témoignage précieux des connaissances zoologiques du XVIIe siècle, entre science et mythologie, l’ouvrage fut largement diffusé et traduit. Il est aujourd’hui surtout apprécié pour son rôle dans l’histoire de la zoologie mais également pour la qualité de ses illustrations, de fines gravures en taille douce qui sont l’œuvre de Caspar et Matthäus Merian le Jeune. On y découvre donc des gravures de licornes (dont il dote la corne unique de propriétés médicinales importantes), de manticore (créature chimérique à corps de lion, tête humaine et queue de scorpion) ou encore des représentations approximatives de rhinocéros, d’hippopotames, de girafes et de chameaux.
L’exemplaire que possédait Alphonse Denis – et que la médiathèque conserve désormais – a, relié à sa suite, deux autres volumes de l’œuvre zoologique de Jonston imprimés en 1657.
Le premier volume, l’Historiae Naturalis de Insectis, est consacré aux insectes dans la définition qu’en avait le XVIIe siècle, ce qui explique que scorpions, araignées et même étoiles de mer côtoient scarabées, mouches, abeilles, sauterelles et autres libellules. Là encore, Jonston compile les savoirs, d’Aristote à Aldrovandi. Manifestement fasciné par la métamorphose des insectes, il consacre de nombreuses gravures aux chenilles et aux papillons. Les illustrations, qui couvrent vingt-huit pages, sont à nouveau de très grande qualité, d’une finesse et d’un détail peut-être supérieurs à celles consacrés aux quadrupèdes.
Le deuxième volume, assez court – il ne contient que douze pages de gravures pour trente-sept de texte –, s’intitule Historiae Naturalis de Serpentibus et Draconibus. Il s’agit d’un court traité consacré aux serpents et… aux dragons ainsi qu’aux hydres qui sont considérés comme des serpents monumentaux, gigantesques. De tous les volumes que Jonston consacrera à la zoologie, l’Histoire Naturelle des Serpents et des Dragons est celui qui illustre le plus la perméabilité de la science de l’époque aux croyances mythologiques et folkloriques.
En dépit de ses défauts évidents, l’Historiae Naturalis connaîtra un succès important et influencera un nombre important de naturalistes car ses descriptions d’animaux réels sont parmi les plus précises de l’époque.
L'ouvrage, désormais numérisé, est consultable en ligne ici.
Historiae Naturalis de Quadrupedibus [suivi de] Historiae Naturalis de Insectibus, Serpentibus et Draconibus / Jan Jonston (1657, seconde édition)
Cote E 30