En 1825, à Marseille, commence la parution de L’Ornithologie provençale. Son auteur, Polydore Roux (1792-1833), peintre et naturaliste est aussi Conservateur du Muséum de Marseille depuis 1819.
Livrée en cahier de huit planches et de huit pages de texte, L’Ornithologie provençale doit, initialement se composer de trois cents planches et de quatre cents pages de texte. Assez rapidement, Roux se rend compte que le projet n’est pas assez ambitieux et projette de l’amplifier si bien qu’à la cinquantième livraison, les souscripteurs initiaux s’aperçoivent que le nombre de livraisons dépasse déjà le nombre de cahiers présuméet demandent à être fixé sur le nombre final de livraisons. Roux prend alors l’engagement de ne pas faire payer aux souscripteurs initiaux, les livraisons ultérieures à la soixante-quatorzième.
Contrairement aux différents ouvrages qui la précèdent, L’Ornithologie provençale n’est pas une compilation de savoirs éparpillés ça et là, il s’agit d’un véritable travail original qui décrit et définit en s’appuyant sur Brisson, Buffon, Vieillot, Temminck ou Cuvier mais aussi les savoirs locaux, près de deux cents soixante espèces d’oiseaux et compte près de quatre cents cinquante planches qui exploitent le procédé alors assez récent de la lithographie. L’imprimeur et lithographe marseillais Beisson est ainsi engagé pour produire les illustrations à partir des dessins de Roux ; la grande qualité de celle-ci est alors soulignée dans les articles qui paraissent à propos de L’Ornithologie provençale.
L’entreprise est considérable ; elle est interrompue en septembre 1831, lorsque Polydore Roux quitte Marseille pour partir explorer l’Inde, désireux d’étudier la faune alors très largement méconnue de l’Hindoustan, à savoir le nord-est du sous continent indien. Il passe l’hiver en Égypte avant de gagner Bombay, à bord d’un bateau à vapeur, en mars 1832. Il explore alors pendant près d’un an la côte occidentale de l’Hindoustan avant de se risquer — malgré les mises en garde de ses compagnons — sur une île insalubre, mû par l’espoir d’y recueillir quelque rare insecte. Il en revient atteint de la peste bubonique qui l’emporte rapidement, malgré un retour à Bombay pour s’y faire soigner.
Bien qu’incomplète du fait du décès de Roux en Inde, L’Ornithologie provençale est l’une des plus anciennes faunes régionales de France. L’exemplaire qu’en possède la médiathèque a été numérisé. Il peut être consulté en ligne, de même que les autres ouvrages de zoologie déjà numérisés conservés dans les réserves qui abritent les collections patrimoniales.