Le tourisme à Hyères a d’abord été un tourisme hivernal, un tourisme essentiellement basé sur la villégiature et qui fut aussi le temps des grands hôtels et des palaces.
Et on parle encore, plus d'un siècle après leur âge d'or, des hôtels de la famille Peyron sis à Costebelle (notamment d’Albion et de l’Ermitage), le Grand Hôtel des Îles d’Or, le Golf Hotel ou encore l’Hôtel Chateaubriand. Ces luxueux bâtiments accueillaient alors, têtes couronnées, aristocrates et grands bourgeois de l’Europe entière. Hyères vit, au 19ème siècle, à l’heure british pour plaire à la communauté britannique venue profiter de la végétation luxuriante et le climat exceptionnel qui sont déjà les grands atouts d’Hyères à l’époque. La Grande Guerre va marquer la fin de cette époque et le basculement vers un tourisme estival et balnéaire qu’Alexis Godillot (1816-1893) essaya notamment d’anticiper en investissant le boulevard de La Plage.
En France, l’avènement effectif de ce tourisme estival et populaire est lié à l’accession au pouvoir, le 3 mai 1936, du Front Populaire. Dans la nuit du 7 au 8 juin sont signés les « Accords de Matignon » qui octroient, entre autres choses, quatorze jours de congés payés annuels. Les Français partent alors, en famille, à la découverte des plages. Cette révolution sociale va métamorphoser le visage touristique du pays et la ville d’Hyères n’y échappera pas : cité de tourisme de luxe, elle deviendra une destination estivale privilégiée.
Cet afflux massif d’« estivants » à la belle saison est même avéré dès 1935 grâce à une série de photographies prises à la Capte. On y découvre déjà, motos, voitures, tentes et hamacs installés sous la pinède comme aux grandes heures du camping dans la cité des palmiers.
Ce lot de photographies, donné à la bibliothèque municipale par leur auteur, Pierre Géant, a été numérisé et est désormais accessible en ligne sur le site de la médiathèque en cliquant ici.